HERBICIDES NON SÉLECTIFS Un chaud et froid

«Les utilisations d'herbicides non sélectifs en interculture ont fortement baissé, en passant de plus de 2,8 Mha traités pendant l'été 2017, à moins de 1,7 Mha en 2018 », annonce Ronan Vanot, de Nufarm. Cette chute de 42 % s'explique par les conditions sèches de l'été. Cependant, FMC signale que l'année fiscale 2018 a été marquée par une hausse des ventes. « Ce n'est pas vraiment lié à des aspects agronomiques, mais avec la hausse de la RPD en fin d'année et la crainte que le glyphosate soit interdit, les agriculteurs ont eu tendance à acheter davantage », analyse Émilien Guillot-Vignot.

Aujourd'hui encore, l'avenir du glyphosate en France reste très flou. Si son interdiction d'ici à 2021 en France était encore d'actualité il y a un an, Emmanuel Macron semble avoir fait machine arrière sur le sujet. De plus, l'inscription de son interdiction dans la loi a été à nouveau rejetée.

Pour le moment, les firmes se refusent à mettre ce produit de côté, mais ne sortent pas de nouveauté en continuant de développer leurs produits déjà installés sur le marché. « Chez FMC, on reste pragmatique. Tant que le glyphosate est autorisé on en proposera, on continue de développer nos produits phares, Envision 450 et Gibson 450 », affirme Émilien Guillot-Vignot. Les produits associant le glyphosate à d'autres matières actives progressent. C'est le cas notamment de Kyléo, de Nufarm, associant le 2,4-D « dont les ventes ont augmenté de 78 % cette année », confie la firme. Nufarm planche aussi sur l'étude du désherbage dans la rotation sans glyphosate. « Nous avons lancé un programme européen R-Evolution de gestion des adventices et des phénomènes de résistances », explique Ronan Vanot, avec l'étude des alternatives possibles comprenant outils chimiques et leviers agronomiques. FMC mise toujours sur la pédagogie avec son application Glyfos Tools, pour optimiser les doses de glyphosate, qui compte désormais 3 000 installations.

Lucie Petit